Une beauté absolue est présentée de la région de Çanakkale, dans laquelle j’ai pu passer un week-end. C’est un film avec plein de poésies en soi, mais les deux longues discussions donnent trop d’informations à digérer en un temps limité, ce qui fait perdre vite des spectateurs leur attention sur le sens de celles-ci, à cause de quoi le film paraît alors interminable.
En plus de 3h, Ceylan aura "largement" le temps de déballer sa vision du monde, sur la religion, la relation filiale, parler de tout et de rien avec plus ou moins d'ambigüité. La beauté formelle (cadrage, photographie, montage etc..) qui constitue une signature singulière du réalisateur mise en réserve cette fois -ci laisse ainsi la place à un certain lâcher-prise voire une légèreté dans la construction d'un road-movie psychologique engourdi et soigneusement banal. Sans sa dernière partie, aérée et inspirée, on aura sans doute oublié tout ce qui précède.